• Sur la crise...

     

    La crise, vous connaissez ?


    Comme moi, vous en entendez chaque jour parler, et peut-être que, comme moi, vous vous demandez quelle est sa nature, son ampleur réelle, quelles conséquences elle aura, et, question plus préoccupante encore: comment la résoudre.


    Si tant est d'ailleurs qu'il soit possible de la résoudre.


    Et d'abord, quelle est son origine ?


    A mon avis, on ne peut pas dire qu'elle a une origine – ou une cause. Elle en a plusieurs, comme elle a plusieurs manifestations.


    Dans les années 1960, nous avons connu une crise, déjà, et nous avons pensé qu'il s'agissait d'une crise de civilisation. Pas du tout – attention ! - d'un "choc des civilisations" comme on en parle aujourd'hui, un peu trop, selon moi.


    La civilisation connut une crise, laquelle nous venait d'abord des États-Unis, en raison de la guerre du Viet-Nam.


    Ce fut l'élément le plus fortement déclencheur, peut-être parce qu'il provenait de la plus grande puissance militaire et économique.


    Mais ce ne fut pas le seul, il y en avait eu d'autres, et d'autres devaient suivre.


    A l'époque, de gentils hippies opposaient l'amour à la guerre... Opposition à mon avis un peu rapide.

    Mais passons sur ce point.


    Il y eu donc Mai 68, et ses illusions, aujourd'hui perdues dans les boues, les scories de l'Histoire.

    On glose encore sur cette époque.


    Monsieur Triplepître nous l'a assuré: "Enfin, on en a fini avec Mai 68", "Enfin, on a le droit d'interdire...".


    Mais, cher ami, quand on écrivait sur les murs "Il est interdit d'interdire"... Ce n'était qu'un slogan, et cela ne signifiait pas autre chose que "Il est interdit d'interdire sans raison valable".


    Plus encore. Cela impliquait que des pratiques néfastes devaient, elles, être interdites, quand elles ne l'étaient pas.


    C'était une aspiration à un retour à de certains fondamentaux de 1789.


    Tel que: "La Liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui."


    *

    * *

    Itou a-t-on passé par profits et pertes cet autre slogan: "L'imagination au pouvoir".

    Ce qui est bien dommage, parce que la suite montre assez clairement que, depuis, l'imagination n'a pas été aux rendez-vous, je parle de rendez-vous importants.


    Vint un autre aspect de la crise, l'aspect écologique.

    Et à ce sujet, lorsque je me ballade sur la Toile, il m'arrive de sourire, voire de rire franchement, pour éviter de pleurer tristement – ce qui n'avance jamais à grand chose.


    Aujourd'hui, la mode est "sus aux écolos".


    Je le comprends un peu, de la part de gens dont le cerveau aurait la taille de celui d'une autruche.

    Parce que ce n'est pas parce qu'un trublion comme Bové dit des imbécillités sur la question du Proche-Orient – qu'il ne connait pas;

    Ce n'est pas parce que Cohn-Bendit, agitateur professionnel, a rejoint les Verts;

    Bref, la question reste posée, et est préoccupante, quelque soient ses thuriféraires auto-proclamés.


    Et cette question est – j'entends d'ici les accusations de Malthusianisme – peut-on croître indéfiniment dans un espace fini ?


    Et quelle doit être – quelle peut être le type de croissance ?


    *

    * *

    Une chose m'apparaît, et ce, depuis longtemps, c'est que les choses de nos jours évoluent plus rapidement que notre capacité à les intégrer.


    De telle sorte que les repères disparaissent avant que de nouveaux puissent les remplacer.


    Je ne vais pas vous faire une liste d'exemple qui ressemblerait à un catalogue à la Prévert...


    Un seul: ce Samsung auquel ce nom a été donné: "Addict".


    Peut-être que je manque ici d'humour... Je suis ici l'exemple de monsieur Triplepître. A sa place, au sujet d'une poupée vaudou, je me serais tu. Quitte à, en loucedé, me procurer un exemplaire de ladite poupée, comme souvenir perso.


    *

    * *

    Je suis inquiet, et quelque peu pessimiste : va-t-on droit dans le mur ?

    Et si je suis pessimiste, c'est parce que je rencontre, ici ou là, tant de gens qui manquent tellement de réalisme que je ne vois pas comment un certain nombre de solutions pourraient être mises en œuvre, alors qu'il y a urgence...


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 2 Novembre 2008 à 18:09
    Même si je pense que dans ma thèse, il y a les éléments essentiels qui peuvent expliquer la crise que nous connaissons actuellement – délocalisation forcenée mais obligatoire sous peine de mort, course au profit à court terme au détriment de la pérennité, etc. – je voudrais aborder un symptôme de cette crise, peut-être trop négligé. Celui de la crise de la compétence.En France, nos élites forment une espèce de caste pour la plupart issue de l’ENA qui, loin d’être ce pour quoi ils ont été formés, des grands commis de l’Etat, se partagent les postes de direction des grands groupes français. Ils ne connaissent pas le métier de fond de leur entreprise et se contentent de gérer pour en récolter des salaires, des primes mais aussi des stock-options qu’ils n’ont aucune raison de s’octroyer.Voit-on en France, des personnes issues du sérail atteindre la plus haute marche de l’entreprise ? Pour ainsi dire jamais. Or une simple attitude de gestionnaire, loin de la compétence technique, ne perdure qu’un temps et finit toujours par poser de graves problèmes au bout de quelques années.Aux Etats-Unis où l’ascension grâce à la compétence est possible, on remarquera qu’il n’y a pas d’entreprise dans ce cas  qui ont périclité.Mais ces dernières années, même aux USA, on a placé à la tête des entreprises, des managers qui n’avaient pas mis les mains dans le cambouis. Ils n’avaient qu’un rapport lointain avec le métier de la société. Ils géraient en financiers ! De plus, ils étaient financiers sans être propriétaires ! De la nitroglycérine économique ! Un financier est fait pour seconder, pas pour gouverner ! Il va toujours choisir le court terme car il va préférer un encaissement immédiat de bénéfices risqués, même s’il sait que cela  coûtera la peau de l’entreprise quelques années plus tard. En effet, payé à la prime, il se moque bien que l’entreprise disparaisse si lui, a eu le temps de s’enrichir outrageusement!  La faute des propriétaires et donc des capitalistes, leur grave faute, c’est d’avoir fait confiance à des jeteurs de poudre aux yeux.
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