Vous pouvez lire ce billet tout en écoutant le concerto dont je parle. Il vous suffit d'ouvrir un nouvel onglet dans votre navigateur, ce dont je suppose que vous savez le faire mieux que moi.

Copiez ce lien, mettez-le où il faut, (ou ouvrez dans une autre fenêtre) et revenez ensuite :

http://tv.mofile.com/K11DD595/

Un commentaire:

Dans la version commercialisée de Grooves, il y a un inconvénient majeur, c'est que les trois mouvements sont séparés, alors qu'ils doivent être joués d'une seule traite.

Comme je ne lis pas le chinois ni le japonais, je n'ai pu l'enregistrer.

C'est dommage, l'interprétation donnée sur Mofile.TV me convainc tout-à-fait.

A dire le vrai, je suis arrivé à cette musique grâce au Net, j'ignorais que Clara Schumann avait composé lorsqu'elle était encore Mademoiselle Wieck.

Et, depuis deux mois que je me repasse ce morceau et quelques autres, dont son trio pour piano, violon et violoncelle, je me demandais si j'étais vraiment objectif, et si je pouvais dire que cette musique était à la hauteur des plus beaux morceaux qui font mon bonheur.

Parce que, d'une part je suis un grand amateur de Schumann, que ce soit en tant que compositeur ou comme être humain, de l'autre parce que j'ai toujours pensé que notre société barrait la route aux femmes, ce qui était parfaitement vrai il n'y a pas si longtemps, même si ce l'est de moins en moins.

Alors, ces deux éléments pouvaient très bien altérer mon jugement. Il me fallait laisser décanter un peu, laisser Clara et son concerto quelques semaines et le réécouter avec une oreille plus distante.

Je persiste et signe, c'est une œuvre majeure.

Que cette compositrice pour laquelle je fais ici et là un peu de lobbying n'ait été âgée que de 14 ans à peine ne change rien à l'affaire.

Il est intéressant de connaître quelques éléments que j'ai pu trouver, dans des livres et sur le Net.

Clara est née à Leipzig le 13 septembre 1819.

Son père, Frédéric Wieck, la met au piano à l'âge de 5 ans, et elle donne son premier concert à 9 ans.

Mais si elle tient la technique pianistique de son père, pour ce qui concerne l'interprétation, la capacité à faire passer des émotions à travers les nuances du toucher, c'est Robert Schumann qui lui transmet cela. Robert est alors chez son père pour se perfectionner en piano, ce qui donne lieu à de nombreux conflits, entre Frédéric Wieck et Robert Schumann, justement sur la façon de jouer.

Clara est un peu le contraire de Schumann. Lui, c'est un jeune homme d'une culture très étendue, il traduit Shakespeare en allemand, il connait le système philosophique de Schelling – dont il dira tout le mal qu'il pense à Clara, dans une lettre qu'il lui adresse pendant qu'elle est à Paris. Il est nourri de littérature donc, et s'imbibe de tout ce qui lui tombe sous la main. Son père était libraire, ce qui lui donna accès à toutes sortes de lectures.

Clara a du mal à apprendre à lire, elle qui n'a pas le moindre problème pour déchiffrer une partition.

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On peut se demander, en fin de compte, et quand on lit les lettres qu'ils s'échangent ou leur journal, où n'importe quel livre consacré à l'un, à l'une ou aux deux, si nous aurions aujourd'hui des œuvres musicales de l'une ou de l'un... s'ils ne s'étaient pas connus.

Un mot encore et je vous laisse écouter tranquillement :

Il est intéressant de noter que les concerti de Robert et de Clara sont tous les deux écrits en la mineur. Mais aussi, que Clara commence par écrire le final qu'elle envisage d'abord comme une fantaisie pour piano et orchestre, tandis que Robert, lui, écrit d'abord le premier mouvement également envisagé comme fantaisie pour piano et orchestre.

Ce n'est que par la suite (et peut-être chacun sur le conseil de l'autre) qu'ils transforment un mouvement en concerto, avec 3 mouvements...