• Textes divers...

    Histoire de délirer un peu...
    Si vous avez des textes, soumettez-les dans un commentaire. Je ferai un copier/coller pour les mettre en ligne, si je les trouve valables.

    Vos textes peuvent être sérieux, ironiques, fantaisistes, tout ce que vous voulez...

    De façon classique: pas d'atteinte aux bonnes moeurs, pas d'attaques ad hominem , pas d'incitation à quelque haine que ce soit, enfin vous connaissez les règles...
  • Jérôme Leroy écrit ceci sur Causeur.fr :

     

    "La scène se passe dans un petit aéroport, manifestement latino-américain. La climatisation ne fonctionne pas très bien. Un policier moustachu en sueur a l’air un peu embêté devant un voyageur qui lui tend ses papiers.

    – Vous pouvez me répéter la raison pour laquelle vous voulez venir cher nous ?
    – Asile politique, Monsieur l’agent.
    – Vous demandez l’asile politique chez nous ? Mais on n’est pas très riche, vous savez. On essaie de changer les choses, mais c’est encore en chantier…
    – M’en fiche, je demande quand même l’asile politique.
    – Vous venez d’où ?
    – D’où je viens ? Je vais vous dire d’où je viens, Monsieur l’agent. Je viens d’un pays où l’on veut mettre l’âge légal de la retraite à 67 ans. Je viens d’un pays où l’on risque d’élire une mairesse d’extrême droite dans une vieille ville ouvrière. Je viens d’un pays où la chef du parti socialiste propose “une maison commune de la gauche”, alors qu’elle a dans son parti à la fois le président du Fonds Monétaire international, l’institution spécialisée dans la ruine des économies du tiers monde, et le maire d’une commune de banlieue qui trouve qu’il y a trop de nègres chez lui. Je viens d’un pays où le président de la République s’apprête à parler devant les parlementaires, mais ne débattra pas avec eux. Je viens d’un pays où 16 % des gens sont persuadés d’avoir fait un vote progressiste en donnant leurs voix à un ex-soixante-huitard écolo, qui trouve que l’économie de marché, c’est très bien. Je viens d’un pays où des récolteuses de fraises et d’asperges venues de Pologne et de Roumanie sont logées dans des baraquements, sur des terrains vagues, et payées six euros par jour. Oui, six. Je viens d’un pays où il y a un ministère de l’Identité nationale. Je viens d’un pays où l’on a enfermé pendant six mois sans preuve un jeune philosophe, parce qu’il aurait écrit un livre qui aurait pu inspirer des saboteurs de TGV, ce qui fait quand même beaucoup de conditionnels pour mettre quelqu’un en zonzon au nom de l’antiterrorisme. Je viens d’un pays où ce n’est pas la crise pour tout le monde, où le Salon du chien bat des records d’affluence et où de plus en plus de médecins refusent d’appliquer la loi sur la Couverture Maladie Universelle. Je viens d’un pays où, à dix ans, vous pouvez vous retrouver chez les flics pour un vol de vélo. Et pour un vol de sucette, on ira chercher le receleur du bâton ? Je viens d’un pays où l’on a détruit 180 000 emplois en 2009, mais où les syndicats sont infoutus de réunir plus de 150 000 personnes dans une manif. Je viens d’un pays où, aux dernières élections, sans qu’il y ait besoin de bourrer les urnes, 88 % des gens se sont prononcés pour le pouvoir en place. Bah oui, Monsieur l’agent, faut comprendre 28 % pour le parti du président, plus 60 % d’abstentionnistes, ça fait 88 %. Et qu’on ne vienne pas me dire que les abstentionnistes sont de pauvres gens dégoûtés. Ce sont des complices, oui ! Qui ne dit mot consent, comme dit un proverbe de chez nous. Je viens d’un pays où l’on a inventé un truc qui s’appelle le RSA. Votre patron vous paie mal, c’est pas grave, c’est la collectivité qui mettra au pot pour que vous puissiez acheter de temps en temps de la bolognaise pour les spaghettis. Et enfin, pour finir, Monsieur l’agent, je viens d’un pays où une autorité supranationale appelée Commission européenne va venir trafiquer mon vin et m’empêcher de manger de la boulette d’Avesnes, mais va être incapable de garantir une durée légale du travail… Voilà, Monsieur l’agent, d’où je viens.
    – Eh bah, mon pauvre vieux… Tenez, voilà, je tamponne votre passeport.
    – Merci, Monsieur l’agent
    – Vous venez d’où, à propos ?
    – De France…
    – Vous rigolez : La Marseillaise, Liberté, Egalité, Fraternité, tout ça ?
    – Bah ouais, mais tout ça, c’est plutôt mal barré.
    – Je vois. Alors, bienvenue au Venezuela, Monsieur. Et vive Hugo Chavez !"

     

    Je réponds cela :

     

    Urgent – SOS – Demande de visa de réfugié – A Monsieur Chavez – Ô scours !

    Ô Chavez, bien aimé Président, V.I.B., (Véritable Incarnation du Bien, NDLR), j’ai appris hier ou avant-hier la demande de visa, en tant que réfugié politique, d’un écrivain sévissant régulièrement sur Causeur, auprès de vos services d’immigration.

    Je joins ma demande à la sienne.

    J’ai plein de motifs à faire valoir.

    D’abord, depuis quelques mois que j’ai passé la barre des 60 berges, la municipalité me demande 18 euros par an pour utiliser le réseau urbain de bus. C’est intolérable, c’est 18 euros de trop. C’est scandaleux, trop c’est trop, “demaciado es demaciado”, comme on dit par chez vous.

    Ensuite, quand je suis hospitalisé, on me demande ma carte vitale. C’est humiliant, on ne me demande même pas ma carte bancaire, c’est pas croyable qu’on me soupçonne comme ça d’être pauvre !

    Je pense saisir la Halde dès que je serai chez vous…

    Ajoutez qu’il a fallu que j’attende trois mois pour que la bibliothèque de ma ville se procure le concerto en la de Clara Schumann, sur mon conseil. Trois mois pour un malheureux CD, c’est plus que trois mois de trop : pensez qu’il a fallu qu’un utilisateur doive signaler l’existence d’une œuvre à des gens censés connaître la musique !

    Et on ne m’a même pas payé pour ça !

    Halte à l’escroquerie dont sont victimes les fréquentateurs de bibliothèque municipale!

    Je soulève en outre la question des poulets en caoutchouc qu’on m’a fait bouffer de force à l’hôpital, en provenance du Chili, rescapés d’un récent vol AF.

    C’est écologiquement mauvais de faire faire tant de kilomètre à des poulets congelés, quand je serai chez vous, ça fera autant de kilomètres en moins, et “c’est bon pour ma planète”.

    Dans un de vos hôpitaux, je suis certain que je serai rémunéré pour mes séjours, au titre du fait que je procure du taff à plein de gens.

    Quand même, sans malade, que devient le corps médical, l’industrie pharmaceutique, les techniciens de surface, et tout ça ?
    Vivent les malades, Hombre !
    Qu’on les rémunère EQUITABLEMENT !


    Halte à l’escroquerie dont sont victimes les malades !

    Avec moi, j’apporte à Votre Incarnation, outre mon ami Jérôme, du très beau monde : madame Rama Yade, dont je ne puis me séparer, monsieur Ahmadinedjad, qui cosigne avec moi l’appel du 20 juin pour la reconnaissance du refuge politique au Venezuela, ainsi qu’un niçois nudiste, toutes personnes que j’affectionne, et auxquelles se joignent tous les israéliens jetés à la mer.

    Cher Hugo, mon pote (l’amitié autorise bien quelque familiarité), j’espère qu’il vous reste un peu de Colombienne, ici on en a parfois besoin, pour une lecture au second degré…

    D’ailleurs, je ne dois pas oublier notre chère Trudi qui, j’espère, nous accompagne avec Willy, et que j’ai l’heur de saluer.

    P.S.: même les néologiseurs ne sont pas rémunérés du tout, dans ce pays…

    C’est scandaleux !


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  • Cher ami,

     

    (...),

     

    En prime, deux interprétations du concerto en la mineur de Clara Wieck-Schumann, l'une que je me suis achetée fin décembre dernier, l'autre que j'ai empruntée à la bibliothèque, à qui j'avais conseillé de l'acheter[1].

    La première me convainc plus sur le plan du jeu, mais a l'inconvénient impardonnable des coupures entre les 3 mouvements.

    La seconde est à ce point de vue meilleure.

    J'ai franchement bien ri en lisant la notice, qui mentionne (j'ai surligné), qu'elle aurait laissé l'orchestration à Robert Schumann.

    Qu'on m'explique alors ce passage de la lettre qu'elle lui envoie de Leipzig, datée du 1er septembre 1835 : "J'ai commencé à orchestrer mon concerto, mais je ne l'ai pas encore recopié. J'ai un peu changé le tutti"…

    L'avantage, chez les rédacteurs de notices de disques, c'est le nombre d'âneries qu'ils peuvent fournir au kilomètre, c'est peut-être ce que dirait Elisabeth Lévy (Causeu.fr) ou un de ses collègues !

    Comme cet adjectif que j'ai trouvé un jour, véritable perle en la matière, au sujet du troisième mouvement de la seconde symphonie[2] de Schumann, à mon sens de très loin la plus profonde : "Tragique" !

    Quel contresens, c'est le seul mouvement d'où émane un semblant de sérénité – sur le mode désabusé…

    Mais les trois autres mouvements sont bien plus tragiques, pour ne pas dire torturés.

    Et ce benêt est impardonnable, qui citait Schumann : "Depuis plusieurs jours, je suis obsédé par l'accord en ut et en sol des trompettes et des clarinettes ; je ne sais vraiment pas ce que cela va devenir" dans une lettre à Mendelssohn qui date de 1845. De fait, cet accord est omniprésent dans les 1er, 2ème et 4ème mouvements, pas dans le troisième…

    D'autre part sa première œuvre pour orchestre, si je ne me trompe pas, est la première symphonie, opus 39, son concerto étant opus 54…

    Pour finir, le concerto de Clara est une œuvre de jeunesse, le second mouvement est un romance pour piano et violoncelle, et ce n'est que trois ans après avoir écrit le final comme fantaisie, morceau à lui seul, que sur les conseils de Schumann, elle écrit les deux premiers mouvements pour en faire un concerto…

    Quand même pas mal pour une "gamine" de moins de quatorze ans.

     

    Bien amicalement à toi et tes proches !

     

     

     

    P.S. : Je relis la notice, et je ressurligne… Le "notiçart" (-admire ce néologisme que je profère avec bravitude, condensé de notice et de cossard) se contredit dans le même paragraphe.

    P.P.S.: L'avocat général de cette Véronique Courgeot ne manque pas d'humour, qui a déclaré qu'elle avait tué ses enfants "froidement" !



    [1] Tant qu'à faire, tu as aussi une trentaine de ses lieder… Fais passer, moi j'aime beaucoup.

    [2] Sur laquelle je me déciderai peut-être à faire un texte un jour. J'aurais tant à en dire.


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  •  

    Sur Robert Schumann (1810-1856) et Clara Schumann née Wieck (1819-1896), je voudrais dire une chose qui m'apparaît de plus en plus clairement, au fur et à mesure de mes recherches sur ces deux personnages extraordinaires de l'Histoire de la musique et de l'Histoire tout court.


     

    S'il est tout à fait justifié, quand on se penche sur ses œuvres, de dire que Clara fut une compositrice aussi inspirée que celui qui devait devenir son mari; qu'il n'est donc pas juste de ne la considérer qu'à travers celui-ci, une autre chose devient évidente quand on ne se contente plus de lire les livres qui leur ont été consacrés à tous deux.


     

    Il convient de venir au plus près de ces deux personnages, et de lire leurs propres écrits.


     

    On trouve aujourd'hui, rééditées chez Buchet-Chastel, leurs lettres d'amour, considérable correspondance qu'ils échangent, souvent en secret, entre le 9 août 1832 et le 25 mars 1840, année de leur mariage (12 septembre 1840).

    1832: Robert a 22 ans, Clara va sur ses treize ans (elle est née à Leipzig le 13 septembre 1819).


     

    De tout ce que j'ai pu lire – et je n'en ai pas fini – je retiens ceci:

    Les premières œuvres de Clara datent de ses neuf ans, et elle cesse de composer dès que Robert est interné à l'asile d'Eidenich.


     

    Or, Robert Schumann s'installe cher Friedrich Wieck, donc chez Clara, alors que celle-ci a, précisément, neuf ans...


     

    Et c'est tout de suite qu'une grande complicité s'établit entre eux.


     

    Quand lui-même commence à composer, il le fait en pensant à elle, il le lui écrit dans ses lettres, dans son, puis leur journal intime: il lui parle avec sa musique.


     

    Qu'il ne soit pas compris des autres, cela lui est à peu près indifférent, c'est du moins ce qu'il écrit et lui écrit. Ce qui compte pour lui, c'est qu'elle le comprenne.


     

    Et de son côté, Clara ne joue jamais ce qu'a écrit Robert que devant un public qu'elle estime apte à le comprendre.


     

    Ces deux éléments sont à retenir:

    D'une part, Clara n'écrit pas hors de la période où elle est en relation avec Robert;

    De l'autre, Robert n'écrira jamais qu'en s'adressant à Clara.


     

    Il faut, en les écoutant, se souvenir un peu de cela. Leur écriture, à chacun, est personnelle, mais aucun ne peut écrire sans l'autre...


     

    On peut très bien écouter l'œuvre de l'une et s'en ravir, l'œuvre de l'un et s'en ravir.


     

    Mais on passera toujours à côté d'une dimension en négligeant que s'ils ne s'étaient connus, ces deux génies n'auraient peut-être jamais rien écrit.

     


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  •  

    Trois heures du matin...

    Quelqu'un me réveille doucement.


    Je faisais un rêve agréable, et n'étais pas content d'en être ainsi expulsé.


    Puis, je me suis dit "merde! J'ai oublié de fermer ma porte à clef hier ?"


    J'allume, et – Ô surprise – c'était un petit homme vert.


    "- Vous venez de Mars ?"

    "- C'est cela même... Comment l'avez-vous deviné ?"

    "- A cause de la couleur de votre peau. Nous savons tous, ici, que vous autres martiens avez une peau verte."

    "- Ah bon ? Mais je croyais que vos scientifiques avaient prouvé que nous n'existions pas..."

    "- Je ne crois pas ce qu'on nous raconte à la télévision, vous savez... Cela fait longtemps que j'ai compris que vous avez partie liée avec le Mossad, et que celui-ci manipule les infos pour que nous soyons certains de votre inexistence..."

    "- Vous êtes un homme avisé. Moi qui pensais vous faire une surprise..."

    "- Vous m'avez surtout réveillé, et j'aimerais vous demander pourquoi..."


    "- Ben... Je suis, avec d'autres, chargé d'un reportage sur les terriens et, cette semaine, on se demande, sur Mars, pourquoi, en France, vos medias ne cessent de parler des élections américaines..."

    "- Euuuuhhh... A mon avis, pour ne pas parler d'autre chose."


    "- A votre avis, qui va être élu ? Makène ou Hobamâh ?"

    "- J'ai pas d'avis... De Shalevron n'arrête pas de nous dire que rien n'est joué encore. On va avoir droit, les jours qui viennent, à plein d'émissions qui vont toutes dire la même chose, d'ailleurs."


    "-Et vous, si vous étiez américain, vous voteriez pour qui ?"

    "- Je suis pas américain... Mais j'ai misé 10 euros sur chacun, histoire d'améliorer mon ordinaire. Je suis sûr de gagner, comme ça."


    "- Si Makène est élu, que se passera-t-il de notoire, à votre avis ?"

    "- Il y aura une autre guerre..."


    "- Et si c'est Hobamâh, il n'y aura pas une autre guerre ?"

    "- Cela, ça reste à démontrer."


    Le petit homme vert resta silencieux un moment...


    "-Donc, vous ne savez pas?"

    "-Non, je ne sais pas. Désolé. Dites, ça vous emmerderait de me laisser dormir, j'ai pas fini ma nuit..."


    "-Mais je croyais qu'en France, vous deviez vous lever tôt ? C'est votre président qui l'a dit..."

    "- Triplepître ? Oh, vous savez, lui, il dit tout et son contraire. Et puis c'est férié, aujourd'hui.. C'est le jour que l'on consacre à nos disparus."


    "-Bon, ben, je vous laisse. Je peux revenir plus tard ? J'aimerais écouter le concerto de Clara Schumann..."

    "-Allez sur mon blog... Vous captez, de Mars ?"

    "-Oui. Mais j'ai une info, pour vous: chez nous, on appelle pas notre planète "Mars"..."

    "-Çà me fait une belle jambe... Et comment vous l'appelez donc ?"

    "- "Oukrève"...

    "- Çà me fait deux belles jambes. A la revoyance..."


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