• Extrait d'une lettre à un ami..;

    Cher ami,

     

    (...),

     

    En prime, deux interprétations du concerto en la mineur de Clara Wieck-Schumann, l'une que je me suis achetée fin décembre dernier, l'autre que j'ai empruntée à la bibliothèque, à qui j'avais conseillé de l'acheter[1].

    La première me convainc plus sur le plan du jeu, mais a l'inconvénient impardonnable des coupures entre les 3 mouvements.

    La seconde est à ce point de vue meilleure.

    J'ai franchement bien ri en lisant la notice, qui mentionne (j'ai surligné), qu'elle aurait laissé l'orchestration à Robert Schumann.

    Qu'on m'explique alors ce passage de la lettre qu'elle lui envoie de Leipzig, datée du 1er septembre 1835 : "J'ai commencé à orchestrer mon concerto, mais je ne l'ai pas encore recopié. J'ai un peu changé le tutti"…

    L'avantage, chez les rédacteurs de notices de disques, c'est le nombre d'âneries qu'ils peuvent fournir au kilomètre, c'est peut-être ce que dirait Elisabeth Lévy (Causeu.fr) ou un de ses collègues !

    Comme cet adjectif que j'ai trouvé un jour, véritable perle en la matière, au sujet du troisième mouvement de la seconde symphonie[2] de Schumann, à mon sens de très loin la plus profonde : "Tragique" !

    Quel contresens, c'est le seul mouvement d'où émane un semblant de sérénité – sur le mode désabusé…

    Mais les trois autres mouvements sont bien plus tragiques, pour ne pas dire torturés.

    Et ce benêt est impardonnable, qui citait Schumann : "Depuis plusieurs jours, je suis obsédé par l'accord en ut et en sol des trompettes et des clarinettes ; je ne sais vraiment pas ce que cela va devenir" dans une lettre à Mendelssohn qui date de 1845. De fait, cet accord est omniprésent dans les 1er, 2ème et 4ème mouvements, pas dans le troisième…

    D'autre part sa première œuvre pour orchestre, si je ne me trompe pas, est la première symphonie, opus 39, son concerto étant opus 54…

    Pour finir, le concerto de Clara est une œuvre de jeunesse, le second mouvement est un romance pour piano et violoncelle, et ce n'est que trois ans après avoir écrit le final comme fantaisie, morceau à lui seul, que sur les conseils de Schumann, elle écrit les deux premiers mouvements pour en faire un concerto…

    Quand même pas mal pour une "gamine" de moins de quatorze ans.

     

    Bien amicalement à toi et tes proches !

     

     

     

    P.S. : Je relis la notice, et je ressurligne… Le "notiçart" (-admire ce néologisme que je profère avec bravitude, condensé de notice et de cossard) se contredit dans le même paragraphe.

    P.P.S.: L'avocat général de cette Véronique Courgeot ne manque pas d'humour, qui a déclaré qu'elle avait tué ses enfants "froidement" !



    [1] Tant qu'à faire, tu as aussi une trentaine de ses lieder… Fais passer, moi j'aime beaucoup.

    [2] Sur laquelle je me déciderai peut-être à faire un texte un jour. J'aurais tant à en dire.


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