• 1 commentaire
  •  

    Nous le savons bien, tous: les femmes ne savent pas faire de la musique.

    Par dérogation, il arrive qu'elles puissent jouer d'un instrument. Des exemples existent, on en trouve en cherchant bien.

    Disons qu'elles ont tort.


    De là à composer de la musique, ah, ça, c'est de l'utopie !


    Démonstration:


    Fanny Mendelssohn Hensel:



    http://fr.youtube.com/watch?v=S-BT51Lvz3M


    Ce n'est pas de la faute de Fanny si la pianiste fait 2 ou 3 fausses notes...


    Ou encore:


    http://fr.youtube.com/watch?v=8yu6I_4pkjY&NR=1


    Là, la jeune pianiste me semble plus convaincante que dans d'autres morceaux... Comme ceux de Clara Wieck-Schumann.


    Et aussi:


    http://fr.youtube.com/watch?v=o5Z-a7oIStk


    Est-ce ce lied que son frère Félix s'est approprié ? Je ne sais pas. Quand même, c'était pas sympa de sa part.


    Clara Wieck-Schumann:


    Une variation sur un thème de Robert Schumann:


    http://fr.youtube.com/watch?v=paRvnYWEl3w


    Et je redonne ici son concerto pour piano, si surprenant. En regrettant les images débiles qui l'accompagnent sur ce lien: mettez un casque et des lunettes noires !


    http://tv.mofile.com/K11DD595/


    Je ne partage pas tout-à-fait l'avis d'une historienne de la musique, quand elle explique que si Clara a peu composé – ce qui est bien regrettable – c'est parce que son mari Robert avait tendance à monopoliser le piano, et qu'elle devait s'occuper de ses nombreux enfants.

    Dans la biographie que nous a concoctée Catherine Lépront ("Clara Schumann, La vie à quatre mains", Robert Laffont), qui se dévore comme un roman - y entrer, c'est n'en plus sortir – on apprend d'une part que les Schumann avaient chacun leur piano, que les enfants avaient une gouvernante ou étaient en pension, et que la vie de Clara, de 9 ans à sa mort, est une suite ininterrompue de tournées à travers toute l'Europe.

    Je crois qu'il y a une autre explication, ou plutôt deux.

    D'abord, un choix personnel: elle tenait à faire connaître les œuvres de Robert, puis de Brahms.


    C'était pour elle sa mission. (Ce qui ne l'empêchait pas de faire connaître d'autres grands, Beethoven, Bach, Schubert, notamment).

    Mais il y a aussi, peut-être, le fait qu'elle fut une égérie pour Schumann et Brahms, mais qu'elle, elle n'en n'avait pas.


    Si vous n'avez pas encore compris que les femmes sont incapables d'écrire de la très bonne musique, je parfais ma démonstration, avec:


    Germaine Tailleferre:


    Comme bien vous allez l'entendre, elle avait un nom prédestiné, car elle ne fait pas dans la dentelle:


    http://fr.youtube.com/watch?v=h5Eit6TNQF0&feature=related


    Si, maintenant, j'avance que je n'aime pas Schumann (les deux)... Vous me soupçonnerez de mensonge ?


    Vous aurez raison.


    J'ouvre maintenant la traque aux compositrices, et toute aide sera la bienvenue. C'est par Robert Schumann que je me suis intéressé à Clara, et par Clara que je me suis intéressé, de fil en aiguille, à ces musiciennes trop peu connues.


    Je ne vais pas donner dans une culpabilité que je n'ai pas à assumer. Je tiens à mes bijoux de famille, je suis né avec...


    Mais je trouve qu'il serait temps que la gent virile cesse de se priver des richesses que nous apporte la gent féminine.


    FR.




    votre commentaire
  •  

    Ne me taxez pas de monomanie schumannienne !


    Pour changer, un morceau de Bach:


    http://www.indavideo.hu/video/Bach_d-moll_Prludium_es_Fuga_-_Richter


    J'apprécie considérablement l'interprétation de Richter du Clavier bien tempéré.


    Gould ne me convainc pas, mais comme disait ma mère:


    "De gustibus coloribusque non disputandi causa !"


    (Elle avait eu une colle pour avoir déclamé en classe:

    "A vaincre sans péril on triomphe sans gloire,

    Et les mots pour le dire arrivent aisément...")


    1 commentaire
  • Sur la folie de Schumannn...

     

    Sur Schumann, Rémy Stricker a rédigé un livre magnifique, "Le musicien et la folie".

    Je n'en recommande la lecture qu'à des personnes connaissant déjà un peu Schumann, et ce livre n'est tout-à-fait accessible qu'à ceux chez qui la psychanalyse ne donne pas de boutons.

    Enfin, des notions de solfège sont un plus certain.


    Pour résumer, Stricker défend la thèse suivante.


    Robert Schumann, très tôt, montre des signes d'instabilité mentale (il note dans son journal un cauchemar qu'il a fait en évoquant "la plus terrible punition que le Ciel puisse nous infliger: perdre la raison".)


    Je suis bien d'accord avec la conclusion de Stricker. Schumann conjure la folie en composant sa musique, et c'est lorsque la psychose1 a raison de lui qu'il cesse d'écrire.


    Sauf que... Nous n'avons pas le mot de la fin.


    Pourquoi Schumann perd la raison, cela, Stricker n'en donne aucune explication. A quoi bon, alors, nous parler de psychanalyse ?


    Certes, cela fait un temps certain que les psychanalystes ont mis de l'eau dans leur vin, en admettant que la psychose, la plupart du temps, survient souvent chez des personnes qui y ont des prédispositions, bref, un terrain fragile.


    Itou les psychiatres ont mis de l'eau dans leur vin, en admettant que la psychanalyse peut souvent proposer des explications à une décompensation psychotique.


    Ainsi, quand on lit la vie de Schumann, avec des suicides chez ses plus proches parents, il semble clair qu'il y ait eu un terrain propice à la folie.


    Mais où est l'élément déclencheur ?


    Il y a cependant tant d'indices...


    Il nait le 8 juin 1810, son père meurt en 1826. Il a seize ans. Bon, on peut survivre à la mort de son père, surtout lorsque celui-ci vous a profondément aimé...

    A 18 ans, déjà passionné de littérature, sa mère l'envoie faire des études de droit. Cela le barbe considérablement.


    Mais il est un événement intéressant, en 1830. Il a donc 20 ans, et se retrouve chez Friedrich Wieck, professeur de piano renommé.

    Et c'est avec l'aide de M. Wieck qu'il obtient de sa mère l'autorisation de faire des études de piano.


    On a là un premier élément.

    Pourquoi ? Parce que Friedrich Wieck a une petite fille, prénommée Clara, qui, âgée de neuf ans, est déjà une virtuose du piano.

    Et que Robert se prend tout de suite de tendresse pour cette fillette virtuose. A ce moment, c'est plutôt une tendresse de grand frère confident. Quand même, elle n'a que neuf ans !


    Wieck emmène Clara en tournées et Schumann déprime.

    Sous prétexte d'acquérir une grande adresse de sa main, il a un coup de génie: il invente une espèce d'appareil qui immobilise un de ses doigts, dans le but de stimuler la virtuosité des autres !


    Qu'on me pardonne si je vois là plutôt une auto-mutilation qui n'ose pas se présenter comme telle. Le résultat, sa main est bousillée, et il ne sera jamais un virtuose. Mais il commence à composer, des pièces pour piano, et il existe une très abondante documentation, des écrits de Schumann qui établissent de manière indubitable qu'il écrit pour Clara à laquelle il s'adresse à travers sa musique.


    Or, de quand date cette mention, dans son journal intime, du cauchemar que j'évoque plus haut ? - 1830, l'année de ses vingt ans, celle où il obtient, avec l'aide de Wieck, l'autorisation de sa mère de se consacrer à la musique, celle où il s'installe chez Wieck, celle où il fait connaissance avec Clara.


    En 1833, il ressent ses premiers troubles sérieux.


    En 1835, commence une relation amoureuse avec Clara Wieck. Il a 25 ans, elle en a 16.


    Le père de Clara est furieux, et entame une véritable guerre contre Robert, interdit à sa fille toute relation même épistolaire, il ira jusqu'à calomnier Schumann.


    Et cela se finit au tribunal qui, en septembre 1840, autorise Robert et Clara à se marier.


    J'en pense deux choses:

    La première, Robert Schumann trouve en Friedrich Wieck, à 20 ans, un père symbolique. Il a tout d'une telle figure: autorité musicale, mais aussi morale, puisque c'est son intervention qui convainc la mère de Schumann de laisser son fils faire de la musique. Autorité domestique enfin, puisque Robert s'établit chez lui, en pensionnaire.

    La seconde, Robert Schumann trouve en Clara une petite sœur dont il devient ensuite amoureux.


    Et pour obtenir sa main, il sera forcé d'aller en justice contre... Ce père symbolique.


    C'est au sens le plus fort de l'expression que j'avance que Robert a aimé Clara à la folie. J'avance l'hypothèse que l'élément déclencheur de sa décompensation psychotique, c'est son amour pour Clara.


    Si l'on ne comprend pas cela, il n'est possible ni d'entendre, ni de jouer correctement Schumann, puisqu'il s'adressait toujours à Clara.


    De Clara, je reparlerai prochainement, lorsque je serai en possession de son concerto pour piano, splendide. Maintenant qu'elle commence à percer non plus seulement comme un personnage de la musique, de l'amour, de l'amour de la musique et de la musique de l'amour, mais aussi comme compositrice tout-à-fait singulière, elle ne s'appelle plus seulement Clara Schumann, elle a retrouvé son nom de jeune fille.


    On la retiendra donc comme Clara Wieck-Schumann.


    1J'ai du mal à supporter que l'on conteste à Schumann le droit à la psychose. Il s'agit-là d'un phénomène humain, et Schumann était un être humain. Et il n'y a pas de honte à devenir psychotique. La psychose est un phénomène bizarre, mais plus banal qu'on ne veut le croire. Voir Dostoïevski, Nerval ou Van Gogh...


    votre commentaire
  • J'ai trouvé le concerto pour piano de Clara Schumann.

    On peut l'écouter ici:

    http://tv.mofile.com/K11DD595/


    11 commentaires